mardi 18 septembre 2007

ASPIC QU'ES AQUO?


ASPIC qu' és aquo?

L’Association pour les initiatives culturelles transfrontalières de la Vallée du Salat (ASPIC) est née aux sources du Salat à Salau en Haut-Couserans en 1990. Sa création s’est inscrite dans la dynamique lancée en1988 par le CAOC dans l’organisation des Pujadas al Port de Salau. Ces rencontres festives et conviviales se déroulent depuis 20 ans le premier dimanche d’août et ASPIC les co-organise depuis 17 ans. Elles sont basées sur la convivialité, les échanges humains, autour de la défense des langues et cultures occitanes et catalanes. Leur succès ne s’est pas démenti au cours des années, avec la présence moyenne de 400 participants des deux côtés des Pyrénées.

La situation frontalière de Salau (commune de Couflens) et de son Port, a de tout temps favorisé les échanges entre occitans et catalans, au cours des siècles, que ce soit dans le domaine religieux, (liens entre l’église romane de Notre Dame de Salau et celles d’Alos et de San Joan d’Isil au temps des chevaliers de Saint-Jean de jérusalem) dans le domaine économique (exploitation transfrontalière des bois de Bonabé pour la fabrication de la pâte à papier au début du siècle (1900-1920) par Matussière et Forest), mais aussi dans le domaine humain : exil de républicains espagnols pendant la guerre d’Espagne, passage de juifs pendant la deuxième guerre mondiale.
Forte de ce passé riche en évènements de tous ordres, l’association ASPIC s’est donné pour mission de participer à l’histoire de cette mémoire transfrontalière (occitano-catalane) en développant et intensifiant les échanges avec les associations culturelles du Pallars Sobira : montage d’expositions, participations aux manifestations culturelles, firas del llibre à Rupit etc…exposition sur les réseaux d’évasion et les passeurs avec l’Ecomuseu de les Valls d’Aneu d’Esterri.
Dans le contexte des différentes « Pujadas » notre association a organisé plusieurs repas conviviaux avec bals traditionnels et initiation aux danses occitanes, ainsi que trois concours d’écriture (langues occitane, catalane, française). De même, nous éditons un bulletin de liaison pour les adhérents : Vent du Port, qui en est à sa 17ème édition. Il est rédigé en trois langues (français, occitan, catalan). L’hétérogénéité des adhérents, occitans du pays, occitans de cœur, occitans d’adoption, a nécessité l’usage de ce tri-linguisme et néanmoins a permis de sensibiliser les adhérents à la langue et à la culture occitane.
Aujourd’hui ASPIC, outre l’organisation de la 20ème Pujada qui sera l’occasion de faire une grande fête occitane, a engagé un travail de recherche sur les passages transfrontaliers par le Port de Salau, d’Aurenère et d’Aula. C’est l’histoire des passages et des passeurs, la mémoire des réfugiés qui va être mise en mots pour être restituée aux générations futures.
De même, ASPIC, a travers sa Présidente, poursuit son combat pour la visibilité de l’occitan et de l’Occitanie et a signé les « cridas » de Carcassonne et de Béziers.
Son rêve : aider à la création d’un cercle occitan sur le Couserans, l’appel aux bonnes volontés est lancé.

Annie Rieu
ASPIC
O9140 SALAU
Tél : 05 61 59 16 02
aspic.salat@wanadoo.fr

mercredi 22 août 2007

les agents de liaison du reseau wi-wi


Roger Rieu et Manel Vidal agents de liaison du réseau WI-WI
Une organisation militaire de renseignements franco-américains 1943-1944
Annie Rieu
Origines
Roger Rieu Thoumasset (Maison Jacqueli) est né le 5 juillet 1920 à Rieu, hameau de la vallée de Capvert (commune de Seix), d’une mère paysanne et d’un père inconnu. Il a un frère aîné, et deux jeunes demi-frères. Son beau-père est petit paysan et sa mère pratique à la saison le colportage de broderie, de lunettes. Il marie en 1944 avec Josefina Mias (fille d’un républicain catalan, exilée en février 1939 par le Perthus)dont la famille compte des personnalités politiques républicaines de premier plan, comme Pere Mias. Ils auront cinq enfants (trois filles et deux garçons). Il est scoarié à l'école de Rieu (hameau de Seix) jusqu'à l'âge légal et passe avec succès le certificat d'études primaires à 13 ans. la pauvreté de la famille ne lui permet pas de poursuivre des études. Pendant son adolescence, il aide sa mère et son beau-père aux travaux des champs et travaille à la tâche comme domestique ou ouvrier agricole chez des agriculteurs du voisinage.
Manel Vidal est né à Isil (Pallars Sobira) le 17 mars 1899 dans une famille de petits agriculteurs. Il a cinq enfants, deux filles et trois garçons. En 1937 les inondations emportent sa petite maison.
Pendant la guerre d’Espagne Manel sert de guide vers le port de Salau pour des personnes qui fuient le franquisme. Il profite de l’occasion pour porter de la nourriture à des cousins exilés, surtout de la charcuterie, car la famille élevait un porc à Isil. En France il achète des produits qui manquent de l’autre côté : café, tabac, et il les porte à la maison. C’est pour cette raison qu’il est suspecté de faire de la petite contrebande et une dénonciation l’envoie en prison à Sort pour quelques jours. Repéré comme anti-franquiste il est déporté en Aragon pendant deux mois, à Los Corrales (Ayerbe, Huesca).
Ses passages alimentaires lui font connaître beaucoup de monde sur Couflens et Salau, soit des habitants du village, soit des espagnols exilés, avec qui il noue des contacts et notamment Caroline F épicière aubergiste à Couflens, qui était le quartier général de Roger.
Le Réseau Wi-wi
C’est en 1943 que Roger est sollicité par Jean-Marie Morère (originaire de Soueix,) chef de réseau à Marseille, pour devenir agent de liaison. Il s’y engage comme volontaire le 25 juillet 1943 pour toute la durée de la guerre. Il est agent P2, chargé de mission de 4ème classe. Il est rémunéré pour ce travail : 10 000 francs par passage. Les passages avaient lieu tous les 15 jours, parfois tous les 8 jours. Personne de sa famille n’est au courant de ce travail et sa mère le traite de feignant et le suspecte de trafic de saccharine.
Manel a 45 ans quand il est contacté par Jean-Marie Morère pour faire partie du réseau, pour faire aussi d’agent de liaison. Ce sont des raisons économiques qui lui font accepter cette mission mais aussi, tout comme Roger, des raisons idéologiques et personnelles.
Roger et Manel sont les deux maillons, les passeurs, du réseau sur la frontière occitano-catalane.
Au début de la création du réseau les messages étaient acheminés par Jacinto Bengoetxea (de Navarre) chauffeur de car de la compagnie Itté. Félicien Carrère, de Soueix, était chef du PC de Saint-Girons. Son fils Marcel Carrère, agent de liaison, s’occupait de la miniaturisation des plis. Des lieux comme la maison de Barthélemy Gabarre à Saint-Girons ou l’épicerie de Caroline F. à Couflens, servaient de boîte aux lettres.


Pour effectuer ses missions Roger Rieu descendait avec un vieux vélo, vêtu de guenilles. Il prétextait aller chez le médecin (le docteur Lagorce) pour se faire soigner du paludisme qu’il aurait contracté au Maroc ou en Algérie, lorsqu’il était dans l’armée. Il cachait les messages dans des endroits insolites, comme le guidon ou la pompe de son vélo. Ces ruses lui ont permis d’échapper à un contrôle sévère de la Gestapo sans problème, mais avec beaucoup de peur. Une autre fois il passe, dans un panier, un pistolet en pièces détachées recouvert de cerises. Il pose ce panier sur les genoux d’un passager allemand qui se rendait à Couflens par l’autobus de ligne.
Les rendez-vous du réseau se faisaient à Saint-Girons au Café Madrid. les agents bénéficient de la complicité d’un garçon de café, José Da Silva. Les messages s’échangeaient dans les toilettes du café. Morèra, ou parfois des jeunes filles, ou même un curé qui avait fait l’office de passeur, les portaient de Marseille. Ensuite Roger allait avec le message en direction d'Angouls et de là, à pied, il partait tout droit vers l'Artigou, le Pas dels Porcs et allait ensuite en directions du Portanech d'Auenère. Il descendait sur la Borda Petit, propriété de Manel, où celui-ci reprenait le pli. Parfois Manel l’attendait sur les crêtes, ou à mi-chemin de Borda Perosa. Quand Manel était en possession des documents il s’occupait de les faire parvenir jusqu’à Barcelone. Quand les messages provenaient de Barcelone et devaient aller à Marseille l’itinéraire se faisait à l’inverse, avec les mêmes personnes.
Par ailleurs Roger Rieu fréquentait la communauté espagnole exilée politique ou économique, fort nombreuse en Haut-Salat. La proximité de la langue occitane, parlée au quotidien par Roger, avec la langue catalane, parlée par les autres interlocuteurs, a grandement facilité la communication.

Les actions les plus importantes du réseau Wi-WI (sources Claude Delpla)

Parmi les messages transportés il faut noter :
- les plans de défense antiaérienne de Marseille
- les plans de la base sous-marine du Cap Janet
- des informations sur le renflouement des navires sabordés à Toulon
- des renseignements sur les défenses à la frontière italienne
- des renseignements sur les trains blindés stationnés à Callade les Aiguilles dans la banlieue de Marseille
Mais les deux dossiers les plus exceptionnels sont celui des avions torpilleurs (appareils de chasse Fockewulf), et celui des mines installées par les Allemands le long de la côte. Ces deux précieux messages ont donné des renseignements précis sur les endroits où étaient cachés les avions, ce qui a permis un bombardement efficace.
La vie après la Guerre Mondiale et les reconnaissances
Le 1er octobre 1944, lorsque la guerre est déjà finie en France, Roger rejoint la deuxième compagnie d’éclaireurs skieurs. Il est nommé sergent le 20 septembre 1944 et signe un contrat d’engagement de 3 ans. Il part en Autriche (Tyrol). Refusant d’aller en Indochine, il est démobilisé le 20 avril 1946.
Roger rentre au pays en 1946, reprend son activité agricole et élève des chèvres. Pendant plusieurs années il vit avec sa femme et ses trois filles de petits travaux précaires (ouvrier sur des chantiers, coupeur de buis, facteur). En 1957 il est ouvrier intérimaire à l’Électricité de France et est titularisé en 1960 comme gardien de l’usine de Salau.
Après la guerre Roger est récompensé pour les services rendus. La France lui donne la Croix de Guerre Étoile d’Argent en février 1946, décernée par le Général de Gaulle et le Maréchal Juin. Il obtient ensuite la Médaille Militaire et l’attribution de la Croix de Guerre avec palmes, par décret du 5 juillet 1951. Les États Unis lui décernent L’American Legion en 1994. Il prend sa retraite en 1980 et décède en 1997 à l’âge de 76 ans.
Manel quitte Isil en 1950 pour Saint-Girons (Ariège). L’exil vers l’Ariège devient définitif. Lui et sa famille sont hébergés d’abord chez une tante. Ensuite il achète une petite maison avec l’argent de la vente de son troupeau. Il travaille comme ouvrier chez un espagnol (l’entreprise Navarre) pendant 1 an, et participe à la construction du laboratoire souterrain de Moulis. Après son travail il fait des heures supplémentaires « en tirant du sable » pour nourrir sa grande famille. Ensuite il se fait embaucher par l’entreprise Azalini, qui possède une scierie à Saint-Girons, comme manœuvre. Quand il prend sa retraite à 68 ans, il n’a que 14 années de versement de cotisations.
Manel n’a pas eu de reconnaissance de son action dans le réseau Wi-wi, et n’avait pas la carte d’ancien combattant. Après plusieurs démarches, il la reçoit en 1980. C’est sa fille qui lui amène sur son lit d’hôpital où il va décéder peut après. Il a 81 ans.

mardi 21 août 2007

Pujada al port de salau


Depuis 20 ans occitans et catalans se retrouvent en haut du port de salau pour un repas partagé le premier dimanche d'août. c'est l'occasion de rappeler les liens amicaux et culturels qui existaient par le passé et de construire l'avenir des peuples dans le respect des identités.


Un témoignage.....De Geneviève Pujol-Boebion née au Port de Salau.
Mémoire du Port: Le port de Salau lieu de passage et de vie (parfois)
Le port de Salau ne peut pas, ne doit pas mourir, ne doit pas tomber dans l'oubli. Trop de ruines témoignent d'un passé vivant.
Sentiers empruntés vers le XIème siècle par des pèlerins vêtus d'une large cape de bure, coiffés de galérus. Appuyés sur leur long bourdon muni d'une gourde à l'extrémité, ils marchaient, ils montaient le col silencieux, calmes, sereins avec, au bout de leurs pensées et de leurs espérances, Saint Jacques de Compostelle.
Plusieurs siècles plus tard, des maquignons espagnols arrachaient à leurs montagnes des juments libres, belles, fougueuses pour les conduire entravées, via le Port, vers les vallées de la Garonne et de l'Adour, pour une sédentarité forcées dans des prairies clôturées de haies. Au retour les hommes ramenaient des mulets au pied sûr, indispensables pour le transport de lourdes charges dans les étroits sentiers.
Suivaient aussi des contrebandiers chargés d'anisette, de rhum, de tabac à écouler versant français. Le "commerce" s'effectuait dans le Refuge- sorte de grotte creusée dans la roche et cimentée- à quelques centaines de mètres du col. Hommes avides de gain, toujours sur le qui-vive, prêts à filer vers le Bignaous si un berger complaisant d'un bref et strident coup de sifflet, les prévenait de l'arrivée de douaniers, ils rentraient à Alos à Esterri avec quelques pièces d'argent serrées dans leur "facha" de flanelle rouge. Petits négoces, petits trafics, mais un peu de vie tout de même!
Fin XIXème siècle, le Port s'animera d'une activité intense et prolongée; la société Matussière et Forest, à la tête de papeteries importantes, encore en expansion dans la région de Grenoble, avait besoin de bois de sapin pour alimenter la râperie de Salau. Après quelques projets déçus elle décida d'acheter à la Duchesse Médina Coeli, riche descendante de Hugues Capet une importante sapinière à Bonabé. Les arbres abattus, écorcés, équarris devaient être transportés à Salau, via le Col. De Bonabé il fallait atteindre une altitude de 2057mètres pour redescendre ensuite sur Salau à 800 mètres. Etudes, projets, transactions, aboutirent à l'installation de deux câble différents, l'un ascendant, l'autre descendant. Cela nécessitait la construction d'une station importante au Port de Salau. Et les difficultés commencent. Transport des matériaux, versant français de lourds attelages de chars à boeufs, aux roues de bois cerclées de fer, traînaient le matériel, précédés par des mulets lourdement chargés et cela sous les cris des charretiers. De la Vallées de la Noguera Pallaresa sur une côte un peu rude, seuls mulets et juments s'attelaient à cette besogne. Les rencontres sur le Port devaient, pour sûr être bruyantes. Puis ce fut au tours des bâtisseurs, des ingénieurs, des installateurs de machines.
Enfin, la longue et haute station bâtie, les câbles, les bennes, les wagonnets en place, le transport du bois commença. et la vie, l'animation aussi Six à dix ouvriers, le chef de station et sa famille, deux douaniers présents pour, (à la frontière,) le contrôle et le transport du bois. Une petite communauté vivait en ce lieu élevé. Elle fonctionnait, cette station, dans le sifflement régulier, le long des câbles, des bennes chargées de madriers, dans le cliquetis des chaînes déchargeant le bois sur des wagonnets de transbordement, dans les sifflets, les observations, les altercations des ouvriers; parfois, dans ce bruit, un chant s'élevait. à l'autre bout du bâtiment, en France, la cantinière s'affairait dans sa cuisine, elle allait, venait de la réserve à provision dans les sous-sol à la citerne- seul point d'eau- Dix à quinze personnes à nourrir. Pesant pour une femme seule. Dans la grande entrée s'alignaient deux longues tables. Pour le repas de midi, deux groupes se relayaient, rapidement; pas de perte de temps si précieux. Le soir, le souper se prolongeait en longues discussions, dans un "saber" de français, catalan, italien.. Agréable détente dans la fumée du tabac de contrebande. Parfois un espagnol tirait d'un vieil accordéon une douce sérénade ou il plaçait un disque sur le phonographe à manivelle et à large pavillon, cela avant de monter dans le grand dortoir.
Au Port de Salau, on vivait et travaillait à un rythme accéléré; d'Avril à Novembre il fallait faire vite car la neige tôt venue paralysait le trafic des câbles. Chacun à Bonabé ou à Salau regagnait sa famille. La "cantinière" et ses enfants descendaient dans "leur maison d'hiver". Deux mulets portaient linge, couvertures et vêtements dans des sacs de jutes brimbalant de part et d'autre du bât, sans oublier la panière à tringle où le chat miaulait d'inquiétude.
Le silence enveloppait la station. Cependant, deux hommes restaient là: le chef de surveillance et un ouvrier. Pas tout à fait isolés: électricité, téléphone les reliant à Bonabé et Salau. A tour de rôle, le dimanche, si la tempête ne soufflait pas ils descendaient pour une journée en famille équipés pour affronter le vent glacial: passe-montagne à oreillettes, doubles mitaines, petites raquettes artisanales fixées aux brodequins. Si les skis avaient été inventés, quelle amélioration de trajet! Après une journée en famille et une pénible montée on retrouvait le compagnon solitaire. Et les hivers s'écoulaient ainsi: surveillance et entretien des machines, parties de cartes, quelques braconnages pour améliorer les repas quotidiens: lapins et lagopèdes blancs par mimétisme, égarés dans la neige étaient une proie fragile.
Avril! Le soleil fondait la neige, gispet et réglisse à la racine douceâtre pointaient. Ouvriers, cantinière et famille regagnaient la station qui retrouvait travail et animation.
Plus tard, trop tôt hélas! la forêt de Bonabé épuisée, câbles, wagonnets n'avaient plus raison d'être. L'usine se tût, les machines furent démontées et transportées via Salau. Encore quelques mois de vie pour le Port. Un jour le grand silence! Adieu la station, adieu le Port, livrés au vent qui érode et détruit, aux corneilles, montées de leurs "cigalères" craillant tristement, aux moutons sans frontière des alpages voisins; parfois un vautour planait à l'affût d'un agnelet égaré. Quelle tristesse devant cet abandon!
Depuis quelques années à la satisfaction et l'espoir des nostalgiques, Français et Espagnols s'y réunissent, un dimanche d'Août pour la Pujada; agréable fête avec chants, musique, échange de souvenirs, naissance d'amitiés, promesses qui méritent d'être tenues. Il ne faut pas que tombe dans l'oubli ce coin de montagne qui, pendant quelques vingt ans a donné aux vallées du Salat et de la Noguera Pallaresa, vie, travail et prospérité. GPB.

Et un poème..........
ALT DEL PORT DE SALAU
De l’estimada Catalunya
i amb Occitània en el cor,
he enfilat la muntanya
he pujat fins aquest port.
He volgut veure ulls germans
descendents de trobadors,
he volgut veure occitans
que crearen “lleys d’amors”.
Quan amb els càtars penso
el meu cor s’omple de dol,
el Vaticà no vol parlar-ne
la França ni parlar-ne vol.
Dolça és la parla occitana
germana del català,
el Pirineu el pas no ens barra
si ens volem agermanar.
Amb nostra parla cantem versos
com els que ens canta en Raimon.
Si els polítics ens aparten,
la gent culta sap qui som.
Dolça és la parla occitana
germana del català,
el Pirineu el pas no ens barra
si ens volem agermanar.

Pere Vergés i Villalonga / juliol 2003
(Es pot cantar amb la música de LA SANTA ESPINA)